Frédéric Barbe
géographe
chercheur associé au CRENAU
frederic.barbe@crenau.archi.fr
association à la criée
www.alacrie.org
Une ville qui se parle sur ses murs
Ce court texte, pour faire suite à la demande de Sonia Perez, que nous avions rencontrée à l'occasion de la Fête des Couleurs, au printemps 2010, dans le quartier de Pont-Rousseau, à Rezé, quartier de faubourg, mixte et populaire, véritable centre-ville de Rezé, en pleine mutation urbaine.
Certains des espaces mobilisés par Sonia sont aujourd'hui complètement transformés.
Mes souvenirs sont d'abord ceux des rues Félix-Faure et Alsace-Lorraine, l'ancien axe central du quartier avant les remblaiements voisins : une fresque papier colorée discontinue, où le texte fait image, provoque, éblouit, restructure la sensation et la pensée même de la ville et de cet axe mal considéré. L'affichage sur les façades de ces grands formats uniques très colorés et en même temps révélant toujours beaucoup de blanc, est efficace, provoquant. Il ouvre. Il fait de la mémoire populaire une ressource poétique et sociale.
Gros lettrage, couleurs, singularité de chaque proposition, galerie à ciel ouvert, mémoire des gens et des lieux, cette résidence a été une rencontre et une création partagée, notamment avec des personnes mal reconnues dans la vie sociale (retraité-e-s, enfants, personnes fragilisées), en utilisant aussi les ressources du centre d'histoire du travail, en se déplaçant avec les personnes sur les lieux.
Le « décrochage », que je ne me souviens plus vraiment avoir observé, aurait pu, à mon idée de géographe-habitant être bien plus tardif, nous pouvions garder en nos murs ces images jusqu'à ce qu'elles se dégradent davantage. Une affiche est restée très longtemps (jusqu'à l'an dernier ?), collée en hauteur, sous le pont de l’ancienne pénétrante, à côté de la gare, comme la marque secrète et complice d'un événement trop vite effacé.
Ce travail n'a pas été sans m'influencer aussi, puisque j'ai notamment organisé des entretiens de retraité-e-s avec des étudiants de géographie dans ce même quartier, fin 2011, lors de la mise en travaux d'une friche commerciale, entretiens particulièrement fructueux, et qui posent aussi la question de la faible reconnaissance de la parole retraitée ordinaire, pourtant très heuristique, au delà de sa modestie et de ses complexes [http://entretiens-habitants-reze.tumblr.com].
Bien à vous.
Frédéric Barbe
géographe
chercheur associé au CRENAU
frederic.barbe@crenau.archi.fr
association à la criée
www.alacrie.org
Une ville qui se parle sur ses murs
Ce court texte, pour faire suite à la demande de Sonia Perez, que nous avions rencontrée à l'occasion de la Fête des Couleurs, au printemps 2010, dans le quartier de Pont-Rousseau, à Rezé, quartier de faubourg, mixte et populaire, véritable centre-ville de Rezé, en pleine mutation urbaine.
Certains des espaces mobilisés par Sonia sont aujourd'hui complètement transformés.
Mes souvenirs sont d'abord ceux des rues Félix-Faure et Alsace-Lorraine, l'ancien axe central du quartier avant les remblaiements voisins : une fresque papier colorée discontinue, où le texte fait image, provoque, éblouit, restructure la sensation et la pensée même de la ville et de cet axe mal considéré. L'affichage sur les façades de ces grands formats uniques très colorés et en même temps révélant toujours beaucoup de blanc, est efficace, provoquant. Il ouvre. Il fait de la mémoire populaire une ressource poétique et sociale.
Gros lettrage, couleurs, singularité de chaque proposition, galerie à ciel ouvert, mémoire des gens et des lieux, cette résidence a été une rencontre et une création partagée, notamment avec des personnes mal reconnues dans la vie sociale (retraité-e-s, enfants, personnes fragilisées), en utilisant aussi les ressources du centre d'histoire du travail, en se déplaçant avec les personnes sur les lieux.
Le « décrochage », que je ne me souviens plus vraiment avoir observé, aurait pu, à mon idée de géographe-habitant être bien plus tardif, nous pouvions garder en nos murs ces images jusqu'à ce qu'elles se dégradent davantage. Une affiche est restée très longtemps (jusqu'à l'an dernier ?), collée en hauteur, sous le pont de l’ancienne pénétrante, à côté de la gare, comme la marque secrète et complice d'un événement trop vite effacé.
Ce travail n'a pas été sans m'influencer aussi, puisque j'ai notamment organisé des entretiens de retraité-e-s avec des étudiants de géographie dans ce même quartier, fin 2011, lors de la mise en travaux d'une friche commerciale, entretiens particulièrement fructueux, et qui posent aussi la question de la faible reconnaissance de la parole retraitée ordinaire, pourtant très heuristique, au delà de sa modestie et de ses complexes [http://entretiens-habitants-reze.tumblr.com].
Bien à vous.
Frédéric Barbe
Résidences de création participative :
« Traversées », 2010 ville de Rezé (44), « Rezé les couleurs », / Papiers peints urbains revisitant la mémoire sociale du quartier Pont-Rousseau.
« Visuels de rue », 2005 festival : « Mireuil sur rue », La Rochelle (17), centre socioculturel « l’astrolabe ».
Installations:
« La petite fabrique de rêves », 2006
parcours mouvementé et sonore, festival de théâtre et de musique : « Les sarabandes des bouchauds », Rouillac (16) association la palène.
« Miracles, mirages et au delà », 2001, Installation mécanique et sonore : Collectif zoo et les artistes gervaisiens.
« Traversées », 2010 ville de Rezé (44), « Rezé les couleurs », / Papiers peints urbains revisitant la mémoire sociale du quartier Pont-Rousseau.
« Visuels de rue », 2005 festival : « Mireuil sur rue », La Rochelle (17), centre socioculturel « l’astrolabe ».
Installations:
« La petite fabrique de rêves », 2006
parcours mouvementé et sonore, festival de théâtre et de musique : « Les sarabandes des bouchauds », Rouillac (16) association la palène.
« Miracles, mirages et au delà », 2001, Installation mécanique et sonore : Collectif zoo et les artistes gervaisiens.